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Blog de médecine légale

SCHIZOPHRÈNE MEURTRIER; L’hopital et le médecin devant la justice

20/11/2014

La cour d’appel de Grenoble a décidé que l’établissement dans lequel était interné un patient schizophrène, ainsi que son médecin, devaient être jugés. L’homme a tué en 2008 un étudiant de 26 ans.

Un «soulagement» pour la famille de la victime. Mercredi, la cour d’appel de Grenoble a décidé de renvoyer devant la justice l’hôpital et le médecin d’un patient qui s’était échappé en 2008 et avait tué un étudiant de 26 ans. Le 12 novembre de cette année-là, Jean-Pierre G., déjà auteur de plusieurs agressions à l'arme blanche, avait mortellement poignardé Luc Meunier, 26 ans, à Grenoble. M. Guillaud avait été déclaré pénalement irresponsable de cet acte en septembre 2011, et hospitalisé en unité pour malades difficiles.

Une information judiciaire avait cependant été ouverte pour déterminer les éventuelles responsabilités des médecins, à la suite d'une plainte contre X déposée par la famille Meunier. Le 9 avril 2013, le juge d'instruction avait rendu une ordonnance de non-lieu. La famille Meunier avait fait appel et obtenu gain de cause, en novembre 2013, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel, qui avait ordonné la mise en examen de l'hôpital et de trois médecins. Deux d’entre eux ont bénéficié mercredi d’un non-lieu. La cour a finalement décidé de renvoyer en correctionnelle un seul médecin, le Dr Lekhraj Gujadhur, responsable du pavillon où était hospitalisé M. Guillaud, ainsi que l'hôpital.

UN DIAGNOSTIC PARTAGÉ PAR TOUS LES MÉDECINS

L’avocat de la famille de la victime s’est dit «satisfait» de cette décision même si selon lui «on peut remonter plus haut». De son côté, l’avocat du médecin a déclaré ne pas «comprendre pourquoi un seul médecin serait poursuivi et pas les deux autres». Il assure que le diagnostic était partagé par l'ensemble de l'équipe médicale. Dans son arrêt de novembre 2013, la cour d'appel avait pointé «un défaut d'appréciation de la dangerosité» du patient. Citant de «multiples alertes» comme «l'épisode délirant» de juillet 2008, durant il disait entendre des voix lui commandant «de trancher la gorge d'un autre patient», la cour avait estimé que ses médecins auraient dû «mieux encadrer ses permissions de sortie».

Malgré ses fugues passées, des épisodes hallucinatoires et des pulsions morbides, l’homme avait en effet été autorisé à sortir sans accompagnement dans le parc non surveillé et non clôturé de l'hôpital. C'est lors d'une de ces sorties, après avoir retiré de l'argent à la trésorerie de l'hôpital, qu’il avait franchi la porte de l'établissement, sans difficulté. Il s'était rendu en car à Grenoble, avait acheté un couteau dans une quincaillerie et tué Luc Meunier en sortant de la boutique.

SCHIZOPHRÈNE MEURTRIER;  L’hopital et le médecin devant la justice
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